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Sans Soleil
14 juillet 2004

Dossier complet sur les magical girls, partie 2, l'esthetique!

 

Si la plastique des dessins était au départ très fine et épurée, ceci s'est peu à peu perdu. A présent les personnages " s'affirment" dans des traits plus marqués et plus nets. Le style de dessin a donc changé sensiblement mais dans l'ensemble, les grands yeux (caractéristique des personnages dans les Bandes dessinées japonaises féminines ), les bouches fines et les décors peu travaillés reflètent l'attachement à la première version qu'on a pu connaître de ces héroïnes en jupe courte.

Les couleurs restent dans les mêmes tons (rose bonbon, bleu) mais l'effet "fleur bleue" donné par les pastels fût abandonné pour des couleurs plus "flashantes", plus criardes, plus osées. comme dit plus haut les magical girls sont devenue le porte paroles des femmes à chaque époque. Or aujourd'hui on connaît le goût prononcé des jeunes filles au japon pour l'excentricité. Voilà pourquoi, je pense, les couleurs, la plastique et même la personnalité des magical girls s'est affirmée d'année en année et tout est devenu plus voyant.

Nous avons repris cette idée dans le court-métrage avec une héroïne qui s'affiche et des couleurs toutes aussi vives que dans les animés. De plus l'utilisation de ces couleurs donne un aspect acidulé et surréel au film et le rapprochement avec les dessins animés est plus évident.

Le design des personnages est assez caricatural, le visage est celui d'une petite fille à première vue. Cette dernière peut être alors affublée de couettes dans le cas d'une personnalité immature ou superficielle (Bunny dans Sailor Moon, Sasami dans Pretty Sammy), une coupe au carré pour les plus timides (Sakura, Kikuchi Yume)ou une coupe très courte pour les garçon manqués (Emi, Creamy). Dans tous les cas elles se retrouvent souvent avec une longue chevelure aux allures de crinière, symbole de féminité absolue (et qui permet aux dessinateurs d'accentuer les mouvements dans l'action) une fois transformée.

Les tareme (yeux tombants) sont plutôt laissés de coté au bénéfice de grands yeux étoilés, toujours bien ouverts (symbole d'ouverture d'esprit, mais aussi de naïveté, d'innocence de pureté).on voit aussi beaucoup de SD (super-deformed, grosse tête sur un petit corps) qui donne un aspect plus infantile et comique aux personnages et allège les moments de tension. Et pour finir un sourire indélébile.

Comme la métamorphose est l'occasion de se dévoiler, les jupes courtes sont préférées. Le côté très Kawaii (mignon, attendrissant) oblige les pauvres filles à surcharger leurs costumes en dentelles et nœuds en tissu. Elles trouvent encore la place d'inclure à cela des symboles montrant qu'elles apportent espoir et gaieté (faute d'idée : cœur, ailes, étoiles, parfois les trois combinés).

Souvent, leurs pouvoirs magiques nichent dans un objet, souvent un bâton (dans Puni Puni poemi, une épée, dans Mirmo, un microphone) qui à l'occasion leur sert de sceptre, mais jamais d'arme ! En général cet objet peut se camoufler sous la forme de clef en général (mais aussi de broche ou de stylo dans Sailor Moon, une clef dans Card Captor Sakura, un poisson et un couteau font l'affaire dans Puni Puni Poemi).

A la fin, fautes de personnes connaissant leur identité secrète, les magical girls se sentiraient bien seules sans un animal de compagnie. En plus de les guider ou des les protéger, ces petits êtres leur permet aussi de se confier (même s'il est courant dans un magical girl que les protagonistes pensent à hautes voix) et de combler parfois leur manque de perspicacité. Dans Sailor Moon ce sont des chattes (souvent utilisé, rappelle les sorcières), dans Utena, la fillette révolutionnaire c'est une sorte de singe, dans Shadow Lady une sorte de poupée…il n'est pas rare qu'il s'agisse de peluches ou d'animaux à tendance imaginaire plutôt que de banals animaux domestiques. Ainsi ils symbolisent le lien entre l'enfance et la magie et peuvent facilement intégrer les cours de récré.

Un répertoire de codes fut rapidement mis en place en ce qui concerne le cadrage.

Les magical girls se préoccupent souvent des sentiments des autres ou des leurs, elles sont très sensibles ce qui les rend touchantes et attachantes. C'est pourquoi cette émotivité est mise en avant, et leurs expressions sont mises en valeur par des gros plans sur leur visage. Souvent les personnes qui leur parlent sont hors champ et parlent en voix off alors que la camera se concentre sur la réaction de la protagoniste. On peut voir aussi souvent des travellings avant dans ces moments là qui insistent sur l fait que c'est "l'intérieur" qui est sollicité.

A l'inverse, les ennemis des magical girls, sont eux sont toujours plus froids et plus tourmentés sont souvent plus difficiles à approcher et il est parfois périlleux de saisir leur pensées. C'est pourquoi souvent on les découvre plus souvent en pleine réflexion (c'est une des grandes caractéristique qui les différencie des magical girls ).Pour les présenter ce la met souvent du temps puisqu'il faut une multitude de panoramiques gauche droite, droite gauche, bas haut...en commençant toujours par un plan très large et en finissant par un gros plan sur ses yeux (mais en ne montrant jamais ce qu'il regarde). De cette façon, on comprend que quelque chose se prépare mais qu'aussi près qu'on puisse se rapprocher on ne pourra jamais éclairer tous les plans du personnage.

Lors des affrontements, en particulier l'ultime, le magical girl dévoile l'étendue de ses pouvoirs.

Lors de la transformation, des plans très lumineux et ouverts libèrent la jeune fille qui peut à présent libérer sans aucune pudeur son corps de jeune femme. A l'occasion de plans "croustillants" sur la corpulence en mouvement sont proposés au spectateur curieux et admiratif. Il s'agit de plans demi ensemble mais aussi de plans plus serrés sur des détails. On peut noter aussi quelques panoramiques bas haut dans la découverte de l'anatomie de la magical girl. On voit don bien qu'au lieu de se cacher derrière un costume, la magical girl se met littéralement à nue et la lumière puissante à la fois sert de voile pudique mais aussi nous éclaire sur les vraies capacités de l'héroïne.

Pour préserver comme un mystère sur la double identité de la jeune femme ou pour attiser la curiosité du spectateur, cette dernière est souvent décomposée par les plans cités ci-dessus, puis un plan en pied confirme notre intuition première.

Lors des combats également, les ennemis ont tout d'abord l'air largement supérieures( beaucoup de contre plongées) mais à l'intervention de ses amis, la magical girl peut surmonter l'épreuve du combat dans laquelle elle va apprendre les souffrances de la vie.

ces mêmes codes sont parfois repris dans notre film, lors de la scène finale de combat notamment.

Il y a rarement de jeu sur la dualité entre l'héroïne avant et après la transformation. Même si ces deux sont souvent radicalement opposées tant dans le physique que dans la façon d'agir elles font partie d'un même tout, elles sont toutes deux la même personne. L'enjeux de l'histoire est alors de trouver le juste équilibre entre les deux sans pour autant se dédoubler.

On peut donc dire que le moment final où elle enlève son masque est celui où elle se dévoile vraiment (comme elle a toujours été mais elle n'a jamais osé le montrer ou même se l'avouer) et non celui de la transformation. Il y a donc plusieurs interprétations à l'utilisation de la lumière. La première nous éclaire sur un aspect plus enfoui (d'où l'utilisation de lumières) du personnage que nous n'avions pas encore envisagé, la seconde éblouit le spectateur qui n'a plus d'yeux que pour cet idéal que s'est créée l'héroïne pour mieux le détourner de ce qu'elle est vraiment (et dont elle a honte).

On peut enfin remarquer la présence de plans qui font comme des tableaux à part dans la continuité du film. Il s'agit de plans difficile à situer dans l'espace puisque le décor n'est plus le même, les personnages sont présentés sur un fond peint avec un motif floral (parfois aussi des étoiles ou des bulles) ou juste des couleurs qui, on le suppose alors, représentent l'intériorité, les émotions du personnage en question. Ce sont des plans particuliers aussi à cause de l'arrêt dans le temps qu'ils semblent marquer : ces plans peuvent surgir au milieu d'une conversation en formant une rupture avec la réalité, puis la conversation peut reprendre. Durant ces plans on peut même entendre les pensées des personnages alors que ceux ci ne bougent pas les lèvres.

Ce sont des plans qui rompent totalement avec la continuité temporelle et spatiale du film.

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